Perturbateurs endocriniens : deux solutions pour mieux les connaître.

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Comment mieux connaître les risques liés aux perturbateurs endocriniens ? Cette préoccupation croissante des Français fait l’objet de deux propositions qui ont été présentées au cours de la journée de travail du Groupe santé environnement (GSE) le 9 juillet dernier (lire le bilan d’étape des travaux des cinq groupes de travail du GSE https://www.elisabeth-toutut-picard.fr/groupe-sante-environnement-restitution-des-groupes-de-travail-du-pnse3/) : le site Internet « Agir pour bébé », de l’agence nationale Santé publique France et l’appel à projet de l’Agence française de biodiversité.

Ces deux solutions s’inscrivent dans le cadre de la deuxième Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE2). Elles prennent en compte l’incidence des actions humaines sur les populations et sur la biodiversité, un aspect important de la Santé environnementale.

Elles sont essentielles pour garantir la santé des générations futures et l’avenir de la biodiversité de la France.

« Agir pour Bébé », pour informer les Français sur les substances dangereuses

« Agir pour Bébé », présenté par Thierry Cardoso, responsable de l’unité Petite enfance à Santé publique France (SPF), est un site Internet qui recensera à terme et en toute transparence l’ensemble des informations disponibles sur les substances dangereuses, dont les PE, pour les mettre à disposition du grand public.

SPF a choisi de se baser sur le moment de plus grande vulnérabilité de la vie : les mille premiers jours, c’est-à-dire lorsque le fœtus, le nouveau-né puis le jeune enfant sont les plus exposés aux risques environnementaux.

D’après une étude exploratoire menée en 2018 auprès de jeunes parents de Métropole et des DOM, il est apparu que la problématique des PE était mal identifiée. Souvent confondue avec celle de la pollution extérieure, elle est aussi source d’anxiété, un désarroi amplifié par l’absence de réponses claires et de solutions concrètes. Enfin, l’étude a montré que la grossesse, en particulier la première, est le moment clé pour informer et faire de la prévention.

Une fois que les attentes du public ont été identifiées, une communauté de 25 jeunes parents a été réunie pour co-construire le site : pendant plusieurs semaines, ces jeunes parents ont répondu à un questionnaire portant sur les informations à mettre en ligne.

Nouveauté du site « Agir pour Bébé » : son approche intègre l’ensemble des risques environnementaux. Le site n’intervient pas sur les aspects curatifs, mais sur la promotion de la santé : il satisfait donc un besoin de bienveillance, sans culpabiliser.

Une première version mise en ligne se concentre sur la période « préconception – grossesse – quatre premiers mois ». La version « 1000 premiers jours » est prévue pour septembre 2020 et sera accompagnée d’une campagne de médiatisation.

Ce projet est une réponse aux Plans nationaux santé environnement, ainsi qu’au plan d’action sur les perturbateurs endocriniens (PE) du 4 juillet 2017 et à la saisine interministérielle du 8 juin 2018. Il s’appuie en outre sur plusieurs plans, lois ou programmes existants de préservation de la santé de la petite enfance.

Lien vers le site : https://www.agir-pour-bebe.fr/

Un appel à projet pour mesurer l’impact des perturbateurs endocriniens sur la biodiversité

Hélène Soubelet, directrice de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), a présenté un appel à projet destiné à mieux connaître les impacts des PE sur la biodiversité, en coopération avec l’Agence française de la biodiversité (AFB) et le Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (CESAB).

Cet appel répond à l’action 29 de la SNPE2 qui vise à « développer les connaissances sur les effets des PE sur la faune sauvage. » ( http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/projet_de_plan_d_action.pdf )

Son objectif : monter un groupe d’une dizaine de chercheurs internationaux pour agréger les connaissances existantes, obtenir une meilleure compréhension de l’impact concret des PE sur la faune sauvage (aquatique, marine et terrestre), et diffuser leurs résultats auprès du grand public.

De nombreuses études existent déjà sur les PE, mais elles sont concentrées sur leurs mécanismes d’action ou sur la sensibilité des espèces. Elles ne permettent pas de mettre en avant leurs conséquences concrètes sur la biodiversité dans sa globalité.

Les propositions des consortiums doivent êtres soumises avant le 6 septembre 2019. Elles seront examinées par le Conseil scientifique du CESAB, qui publiera sous 18 mois un rapport intermédiaire sur « Les perturbateurs endocriniens et biodiversité ». 

La publication finale est attendue dans 36 mois.