Rencontre avec le Syndicat National Pénitentiaire FO – lundi 17 juin 2019.

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Elisabeth Toutut-Picard a reçu le lundi 17 juin, le Syndicat National Pénitentiaire FO, représenté par Messieurs Jean Philippe Cabal, Éric Geromin et Dominique Gombert. Ces derniers souhaitaient lui faire part de leurs revendications en faveur des personnels pénitentiaires.

En effet, ils constatent une évolution préoccupante de leur métier, notamment pour ce qui concerne les démarches d’extractions judiciaires. Jusque-là, elles étaient confiées à des agents de catégories B appartenant à la police nationale et à la gendarmerie alors qu’eux-mêmes demeurent classés en catégorie C.

Ils mettent également l’accent sur la dangerosité accrue de leur métier. Ils se plaignent d’être désormais exposés à une forme nouvelle de violence contre laquelle ils ne se sentent pas protégés : en 2018, 4 000 agressions suivies  d’ITT ( (incapacité totale de travail) contre du personnel pénitentiaire ont été dénombrées. Ils résument leur propos en déclarant : « La peur a changé de camp ».

Par ailleurs, ils ressentent la même impuissance à pouvoir protéger les détenus entre eux.

Pour ces raisons, ils souhaitent obtenir une reconnaissance accrue de leur profession accompagnée d’un vrai statut et d’un salaire décent.

Ils se disent prêts à travailler avec la garde des sceaux pour pouvoir lui présenter leurs propositions, au premier rang desquelles ils placent le développement de la vidéo surveillance, l’installation de caméras piétons sur le personnel et  l’obtention d’armes d’autoprotection de type bombes lacrymogènes.

Ils observent que le régime de semi-liberté (régime d’exécution des peines privatives de liberté permettant au condamné d’exercer à l’extérieur de l’établissement pénitentiaire une activité professionnelle, de suivre un enseignement ou une formation professionnelle, de suivre un traitement médical et de participer à la vie de sa famille) n’est pas suffisamment utilisé alors qu’à l’usage, ce régime s’avère bien plus efficace que la prison ferme.

D’autres régimes d’aménagement de peine, comme le placement sous bracelet électronique ou les QCP (quartiers courtes peines) ont également leur faveur.

Ils souhaitent disposer des moyens nécessaires pour exécuter leurs missions, réintroduire une dimension humaine dans leurs relations avec les détenus et pouvoir ainsi contribuer à  leur réinsertion et à leur resocialisation.

Pour information, ils relèvent qu’en France, plus de la  moitié des matelas placés à même le sol, se retrouvent dans les prisons de la seule région Occitanie, soit 620 matelas dont 230 dans la maison d’arrêt de Seysses.

Pour terminer, ils préconisent également le regroupement, dans des établissements hypers protégés des 300 à 400 personnes reconnues comme extrêmement dangereuses.

La députée a été invitée à visiter la base PREJ (pôle rattachement extraction judicaire) située à proximité de la prison de Muret, la base IRIS avec des équipes d’intervention de grandes urgences ainsi que le centre de détention des maîtres-chiens.

Ces visites viendront compléter les nombreuses visites déjà réalisées par la députée dans les établissements de Seysses et de Muret :

https://www.elisabeth-toutut-picard.fr/visite-centre-de-detention-de-muret/

https://www.elisabeth-toutut-picard.fr/visite-de-maison-darret-de-seysses-31-aout-2017/

Élisabeth Toutut-Picard s’est engagée à faire remonter très rapidement auprès de Madame Nicole Belloubet, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, toutes les revendications qui lui ont été présentées.