Une nouvelle stratégie pour réduire l’exposition aux perturbateurs endocriniens.

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Réduire à la fois l’exposition des Français aux perturbateurs endocriniens et la contamination de l’environnement : c’est l’objectif ambitieux de la deuxième Stratégie Nationale sur les Perturbateurs Endocriniens (SNPE2).

Cette stratégie nationale été signée mardi 3 septembre par la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, la ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, et le secrétaire d’État auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, Adrien Taquet, lors d’un déplacement à l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).

Elisabeth Toutut-Picard, présidente du Groupe Santé Environnement (GSE), se réjouit de cette signature : « La SNPE2 va nous permettre de mieux connaître et de prévenir l’impact sanitaire des perturbateurs endocriniens. C’est un progrès réel pour la santé des Français. »

La SNPE2 s’inscrit dans le cadre du plan national « Mon environnement, ma santé », copiloté par le ministère de la Transition écologique et solidaire et le ministère des Solidarités et de la Santé. De cette façon, les approches de santé humaine, de santé environnementale et de santé publique pourront être développées de façon intégrée.

Mise en consultation publique dès janvier 2019, elle va poursuivre et renforcer le travail engagé lors de la première stratégie nationale, qui avait été lancée en 2014. Cette démarche novatrice au sein de l’Union européenne permet à la France de s’afficher comme un pays précurseur en matière de lutte contre l’exposition aux Perturbateurs Endocriniens (PE).

Le GSE, instance de concertation nationale qui réunit scientifiques, associations de protection de l’environnement et acteurs industriels, a participé activement à l’élaboration de la SNPE2. Il a permis de dégager trois axes de travail, qui vont structurer le plan d’action : protéger la population, protéger l’environnement et améliorer la connaissance des PE.

Le premier axe passe par l’information du public et la formation des professionnels. Il prévoit d’établir une liste des PE et de la communiquer à la population ainsi qu’à nos partenaires européens. Il prévoit aussi de créer un site d’informations sur les risques liés à l’utilisation de certains produits chimiques, dont le site en cours de développement « Agir pour Bébé » constitue une première étape. Il mettra enfin l’accent sur la formation des professionnels de santé et des agents des collectivités territoriales, amenés à conseiller et à protéger la population.

Le deuxième axe concerne la protection de l’environnement et de la population. Un premier travail de collecte de données sur l’imprégnation des différents milieux par les PE sera réalisé afin de centraliser ces données et de les mettre à la disposition des acteurs. L’impact des PE sur la biodiversité fera aussi l’objet d’un appel à projet de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), l’idée étant de mobiliser industriels et distributeurs pour qu’ils prennent mieux en compte les risques et mettent en place des substituts dans les produits de consommation courante.

Enfin, le troisième axe est consacré à l’amélioration des connaissances. La recherche doit être accélérée pour adapter plus finement la réglementation aux risques, et étendre la recherche appliquée aux méthodes de prises en charge et de traitement de l’impact des PE.

Pour en savoir plus :

Le projet des 13 mesures phares de la SNPE2 :  solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/snpe2_-_13_mesures_phares.pdf