Commission d’enquête sur l’alimentation industrielle – jeudi 24 mai 2018

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Jeudi 24 mai, la commission d’enquête sur l’alimentation industrielle, constituée le 18 avril dernier, a
tenu deux auditions à l’Assemblée nationale.

Les membres de la commission ont d’abord auditionné M. Périco Légasse, critique gastronomique à l’hebdomadaire Marianne. Il anime également sur la chaîne Public Sénat l’émission «Manger c’est voter » et a dénoncé à maintes reprises les transformations des habitudes alimentaires qui sont imposées aux consommateurs, notamment par la grande distribution.

Elle a ensuite auditionné M. Pierre Rustin, directeur de recherche au Centre national de la recherche
scientifique (CNRS), et Mmes Paule Bénit et Sylvie Bortoli, toutes deux ingénieures de recherche,
respectivement à l’INSERM et à l’Université Paris-Descartes.

Cette dernière audition a été l’occasion d’évoquer l’impact des herbicides, notamment le glyphosate
ou les insecticides tueurs d’abeilles comme les néonicotinoïdes, et les conséquences sur la santé et
l’environnement de certains principes actifs de ces fongicides.

L’audition a également permis d’évoquer les effets des interactions entre les différents pesticides,
communément appelés l’« effet cocktail ». Les scientifiques étudient actuellement ces interactions
majeures entre les différents polluants.

A ce sujet, Élisabeth Toutut-Picard a proposé que la commission d’enquête puisse définir un panel
d’analyses plus cohérent au vu des risques sanitaires, avec par exemple l’étude des conséquences
neurologiques de l’exposition à ces produits, notamment sur le long terme car les pathologies
développées par les agriculteurs (Parkinson, lymphomes non hodgkiniens…) ne se déclenchent pas
subitement, comme les maladies liées au tabac ou à l’amiante. Le secteur public de la recherche
pourrait imposer, par l’intermédiaire des politiques, une méthodologie efficace.

Elle a également soulevé la question de la dose journalière admissible (DJA), c’est-à-dire, la limite
moyenne de présence de pesticides dans le corps humain. Les scientifiques auditionnés ont admis
que leur calcul est contestable et qu’il faudrait revoir ces normes car leur définition est fluctuante,
la situation variant selon les individus.