Dans le cadre de sa mission en tant que Présidente du Groupe d’études France Tibet, Elisabeth Toutut-Picard s’est rendue jeudi 13 juin à Conflans-Sainte-Honorine, en compagnie de sa collègue Michèle de Vaucouleurs, députée Modem des Yvelines, également membre du groupe d’études France Tibet, pour visiter la péniche de l’association de la Pierre Blanche qui, paraît-il, accueille un grand nombre de réfugiés tibétains.
Vieux chaland tracté construit en 1919, le très grand bateau-chapelle rebaptisé « Je Sers » en 1936 par l’abbé fondateur Joseph Béllanger, avait à l’origine, l’objectif d’assurer l’aide sociale, éducative et professionnelle aux bateliers.
Depuis l’accueil s’est élargi à tous les publics en détresse psychologique et matérielle.
La péniche héberge une communauté assomptionniste ainsi que les animateurs de l’association « La Pierre Blanche » qui accueille dans l’urgence, le temps d’un repas, de quelques nuits ou de quelques mois, des personnes en situation de précarité, familles, demandeurs d’asile, personnes isolées …. et ce, sans aucune discrimination d’origine, de nationalité, ni de religion.
L’hébergement sur les bateaux, dans les maisons d’accueil d’urgence, les logements passerelle et les familles d’accueil ainsi que la gestion d’une banque alimentaire et la distribution de vêtements et de mobilier, sont assurés par une équipe de professionnels, de bénévoles et de services civiques.
Y sont également dispensés des cours de français, de cuisine ainsi que des rudiments de droit et des conseils pour les démarches administratives.
L’histoire ne dit pas quand et pourquoi la première famille tibétaine exilée est venue quémander de l’aide sur cette péniche.
Mais depuis le début des années 2000, le bateau de la Pierre Blanche est devenu le refuge privilégié des exilés économiques et politiques tibétains.
Il semble même que de vraies filières se soient organisées sous la houlette de passeurs professionnels très au fait des mesures sociales françaises qui font payer fort cher leur accompagnement et leurs conseils.
Débiteurs de ces passeurs, les tibétains n’ont qu’une préoccupation à leur arrivée, celle de rembourser le plus vite possible leur dette en acceptant souvent des conditions de travail pénibles et illégales.
Aux dires des bénévoles qui les accueillent, les tibétains qui se présentent en flot soutenu chaque semaine sont en grande majorité, nés au Népal et en Inde et ne se sont jamais rendus au Tibet.
Détenteurs de passeports chinois, ils viennent chercher en France une vie matérielle plus confortable pour eux-mêmes et pour leurs enfants, même si leur installation passe par une période difficile d’hébergement sous des tentes d’accueil, faute de places, sur la commune qui finit par être débordée par ce flux continu de migrants.
Avec les professionnels et les bénévoles de La Pierre Blanche, Elisabeth Toutut-Picard et Michèle de Vaucouleurs ont longuement évoqué les possibles solutions d’accueil dans d’autres communes françaises, particulièrement avec celles du réseau des mairies jumelées avec des communes tibétaines.
Elles ont aussi évoqué l’hypothèse de l’installation de familles de tibétains dans les villages abandonnés du territoire français.
Il semblerait que les tibétains soient cependant assez réticents à s’éloigner de la capitale parisienne qui demeure pour eux, le modèle rêvé d’insertion en France.
Au final de ce déplacement, un après midi de belles rencontres humaines avec les professionnels et bénévoles extrêmement dévoués, patients et compréhensifs de La Pierre Blanche qui leur ont assuré un accueil chaleureux et instructif.
Et ce bel extrait de l’Apocalypse, porteur d’espoir et de renouveau intime, qui parle de métamorphose personnelle et que la députée emporte avec soi : « Je donnerai à chacun une pierre blanche et sur cette pierre, un nom nouveau sera écrit, que personne ne connaît, si ce n’est celui qui le reçoit ».